Banderolles réalisées par la commune en 2021 - lors de la crise Covid
La guerre est terminée... ou presque. Le temps du changement arrive...
Dans la journée du 2 septembre 1944, les troupes américaines étaient parvenues sur les hauteurs de Ceyzériat et l’artillerie avait commencé à pilonner les troupes allemandes qui se repliaient vers le nord. Le temps était plus que maussade.
Dans la nuit du 2 au 3 septembre, un peloton de blindés allemands a pris position au village, dans la cour de ce qui est actuellement le 139 Chemin du Bourg. Les soldats ont réveillé les habitants du corps de bâtiment, les ont sortis de leur lit et de leur maison pour occuper les lieux, manger ce qu’ils pouvaient trouver sur place et se coucher.
Toute la nuit, les obus tirés depuis Ceyzériat sont passés au-dessus du village en sifflant pour tomber dans les prés jouxtant la Veyle vers le moulin Laurent avec comme seuls dégâts, quelques vaches de la ferme Lestiévant.
Au matin, les soldats se sont lavés avec l’eau de la mare qui se trouvait au coin du chemin et nous, enfants curieux, nous tournions autour des chars que certains ont même escaladés.
Le dimanche 3 septembre, les allemands installèrent entre le portail de l’église et la croix d’if une batterie de DCA.
Des B-17 dans le ciel de Saint-Denis
Le temps était toujours aussi maussade, couvert avec des averses et nous entendions tourner dans le ciel une escadrille de B-17 qui ne pouvait intervenir à cause des intempéries.
Vers 15 h-17 h, les troupes allemandes se sont regroupées et ont quitté le village par la route de Trévoux, la même qu’ils avaient utilisée pour nous envahir en juin 1940.
Ce jour-là, on peut remercier la pluie d’avoir largement contribué à la sauvegarde du village.
Le lendemain, lundi 4 septembre, la ville de Bourg était officiellement libérée ; les américains défilaient en ville. Certains résistants de la dernière heure paradaient avec leur fusil de chasse qu’ils avaient déterré et astiqué pendant la nuit.
Ceux-là ne doivent pas occulter les véritables « Résistants » et en particulier du Groupe Claude dont le « territoire » se situait à l’ouest de Bourg qui a compté une cinquantaine de jeunes et qui a, à son actif, l’organisation de nombreux parachutages, et plus d’une centaine de plastiquages ou déboulonnages des voies ferrées au sud et au nord de Bourg pendant l’année 1944.
Et plusieurs y ont laissé leur vie.
Aux balcons de l’hôtel qui se trouvait à l’angle de la rue Lalande et de l’avenue Alsace-Lorraine, on coupait les cheveux de quelques filles qui avaient été trop proches des allemands et nous, nous reprenions goût au chocolat américain, nous découvrions aussi nos premiers chewing-gums.
Quelques jours de flottement, le temps de remettre en route l’appareil administratif et par arrêté préfectoral en date du 27 septembre 1944, un comité local de libération est constitué de 9 conseillers, avec pour président Alexandre Dhaussy.
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Retrouvez le film de la libération de Bourg en Bresse par le sergent Fred Bornet.
Récit de la libération de Bourg.
Le défilé du 11 novembre 1943 à Oyonnax.
Le musée de la résistance à Nantua.
Article de Robert Tyrand et Raymond Marvie - archives municipales de Bourg.