Ce site, aujourd'hui gagné par l'urbanisation de notre commune, est l'un des plus anciens à être mentionné comme habité dans les textes officiels.
Un document de 1414 (cartulaire de Bourg) mentionne " Les Homes de Maman " tandis qu'un autre de 1563 signale une " Grange Maman"
Par ailleurs, un acte notarié de 1610 indique que la Grange maman appartient alors au président Pierre de Granet, seigneur de " Costigéle et du Chatelard " qui la tenait du feu seigneur Ribod.
Un inventaire de 1651 relate la vente des terres et dépendances de la Grange Maman par Messire Louis de la Poype, baron de la Cueille à Bertrand Dubreuil, seigneur de la Bâtie.
En 1666, on cite un fief appelé la Grange Maman.
Dans un bail datant de septembre 1781, la propriétaire mentionnée est Louise de Montferrand, baronnie de la Bâtie, veuve de monsieur le président Valernod.
Pendant la Révolution, le domaine fut vendu aux enchères comme bien national car possédé par un noble émigré appelé " de Murat Montferrand " ou " Monterrand Valernod " ou " Vernod Murat ". L'acheteur en juillet 1796, fut Claude-Marie-Joseph Montbarbon, marchand drapier à Bourg.
Pendant presque tout le XIXe siècle, le domaine fut la propriété de la famille Didier, Joseph Auguste décédé en 1845 fut maire de Saint Denis. On peut penser que c'est à lui que l'on doit l'embellissement du domaine auquel on accèdait alors depuis la grande route par une longue allée entourée de propriétés Didier.
Le domaine était devenu depuis 1912 la propriété d'une des familles Nallet de la commune avant d'être divisée entre les descendants.
Certaines mémoires gardent encore le souvenir des fêtes de la jeunesse se déroulant dans les années 1930 jusqu'aux années 1950 à la Grange Maman, avec des productions sur scène dans la grange ouest.
Un poème anonyme intitulé " ô vieille tour " porte la mention " Tour de la grange Maman - Saint Denis lès Bourg - Juin 1943 " et des vers évocateurs :
"Pauvre vestige d'un riche passé... / Tu as vécu des heures brillantes / La vie mondaine t'a entourée / Et ta jeunesse bouillonnante / En tes murs s'est enlacée".
L'entrée du domaine était constituée par un magnifique porche de briques rouges et de pierres blanches, dont il ne reste en place que les deux piliers. Les éléments de l'arche ayant été conservés, il a été reconstruit sur le plan du précédent.
Un parc fut aménagé du coté sud du grand bâtiment initial encore existant. Au centre du parc, un bassin circulaire entouré de pierres blanches avait été aménagé. Il subsiste également près du bâtiment un original puits ovale, mais le kiosque hexagonal de pierres blanches au centre duquel il se trouvait a été détruit.
La partie centrale d'habitation est flanquée de deux belles granges au large porche et aux hautes baies. Tout au fond au sud se dresse encore la tour mentionnée en 1830 comme pavillon Didier (ou belvédère).
Quant à la double rangée de cinq tulipiers située côté ouest, elle a disparu lors de la construction du mur de soutènement du talus (en 1990) en bordure du chemin des Flèches.