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En 1940, au moment de l’Armistice, la France est coupée en deux, la zone occupée au nord, et la zone libre au sud dont nous faisons partie.

En 1942, avec le débarquement des alliés en Afrique du Nord, les allemands occupent la totalité de la France. A partir de cette époque, les groupes de Résistance qui s’étaient formés dès 1941 pour s’opposer au gouvernement de Vichy vont s’opposer aux troupes allemandes pour les ralentir dans leurs mouvements.

En 1943, le gouvernement de Vichy instaure, le « service du travail obligatoire » (STO)  pour fournir, à la demande de l’Allemagne, des travailleurs pour leurs usines d’armement. Ce sont essentiellement les jeunes gens de 20 et 21 ans qui sont requis. Nombreux sont ceux qui refusent de partir et vont se cacher en campagne. Beaucoup rejoignent les groupes de résistance.

A cette époque, le ravitaillement était soumis à règlementation et pour cela des cartes d’alimentation étaient distribuées aux habitants. Pour mémoire, il y avait plusieurs catégories : E pour les enfants de moins de 3 ans, J1 enfants de 3 à 6 ans, J2 de 6 à 12 ans, J3 de 13 à 21 ans, A pour les adultes de 21 à 70 ans, V pour les plus de 70 ans, T pour les travailleurs de force et C pour les cultivateurs. Les jeunes qui fuyaient le STO ne pouvaient plus recevoir leurs cartes d’alimentation et pour les groupes de résistants qui les accueillaient la nourriture posait des problèmes.

Le groupe Claude

A l’ouest de Bourg, dans les communes environnantes, dont Saint-Denis, un groupe de résistance appartenant au « Groupe Franc interallié SFU/IS », s’était organisé. Il était la 5e compagnie des « Forces Unies de la Jeunesse ». Il est connu sous le nom de « Groupe Claude » du pseudonyme de son chef, le lieutenant Jean André. 

Pour obtenir, pour ces réfractaires, des cartes d’alimentation, il n’y avait qu’une solution : aller se servir, là où elles étaient stockées, c'est-à-dire dans les mairies. Voici donc le récit du coup de main, raconté par Charles Couard dans son livre « Combattants de l’ombre dans l’Ain » reproduit « in extenso ».

C’est ainsi que le 28 décembre 1943, une équipe du groupe Claude se rendit à la nuit tombante à la mairie de Saint-Denis. Trois entrèrent dans celle-ci, le quatrième resta en surveillance derrière un arbre. Peu de temps après, les trois compères ressortirent du bureau sans oublier les tampons officiels. Les cartes n’étaient pas là. Ils se rendirent chez le locataire de la mairie qui sans discuter leur remit le paquet désiré. Le lendemain, le maire déclara le vol au service du ravitaillement qui remplaça les cartes. Les cartes récupérées par le groupe furent partagées par les responsables et remises aux familles qui avaient soit un fils, soit un mari, soit un père, réfractaire au STO, et se trouvait caché dans une ferme amie ou au maquis. 

Le groupe Claude fut ravitaillé en armes et en explosifs par des parachutages et participa au harcèlement des troupes allemandes jusqu'à la Libération en faisant sauter de nombreuses fois, les voies ferrées au nord et au sud de Bourg ainsi que le poste d’aiguillage du Mail . Plusieurs membres du Groupe Claude payèrent de leur vie cette résistance à l’ennemi.

Article de François Chaume